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Quand le marketing étouffe la création littéraire

La création littéraire est, par essence, un acte de liberté.

Pourtant, j'ai peur qu'une tendance croissante menace cette liberté créative de l'auteur, qu'il soit écrivain ou scénariste d'ailleurs : l'imposition de quotas de représentation dans la création d'histoires à des fins purement marketing. Cette approche, bien qu'animée d'intentions louables, risque de transformer l'art d'écrire en exercice scientifique pour un but marketing.


Disons-le franchement : le problème ne réside pas dans la diversité elle-même. Celle-ci, naturellement présente dans notre quotidien, et devrait logiquement se refléter dans nos créations. C'est après tout notre vie qui nous inspire à créer. La difficulté surgit lorsque cette diversité devient une contrainte imposée, une sorte de case à cocher pour être publiable/diffusable, plutôt qu'une expression authentique de l'univers de l'auteur.


Les exemples ne manquent pas dans l'industrie. On nous offre quotidiennement pléthore de personnages féminins créés non pas pour leur richesse narrative, mais comme simples miroirs inversés de héros masculins existants. Citons-les héroïnes Batwoman et Spider-Woman... Plus récemment, le film "Toutes pour une" de Houda Benyamina illustre parfaitement cette démarche en se contentant de féminiser les personnages des "Trois Mousquetaires" d'Alexandre Dumas, sans réelle innovation narrative. Entre nous, le film est de toute façon poubelle.


Cette approche créative par quotas révèle une incompréhension fondamentale du processus de création. Elle naît de la liberté de son auteur, de sa capacité à laisser son imagination s'exprimer sans entraves. Je plains l'écrivain qui se demande, lors de l'écriture, est-ce que ce personnage va plaire ?


Lorsqu'un personnage existe uniquement pour satisfaire des critères de représentation, il perd en profondeur et en authenticité. Il devient un token, un symbole vide, plutôt qu'un personnage à part entière. Et ironiquement, j'ai l'impression que le lecteur ne s'y attache pas.


Mais, pourtant, le monde professionnel de la littérature a vu émerger des fonctions dont le rôle même peut représenter une entrave à la créativité. En imposant des quotas de représentation, ces gardiens du marketing risquent de transformer l'art d'écrire en simple exercice de conformité aux tendances du moment. Alors, est-ce que les livres modernes arriveront à dépasser l'épreuve du temps s'ils se bornent à produire des schémas de pensée modernes ? Doit-on imaginer un d'Artagnan originaire du Moyen-Orient, ou un Conte de Monte-Cristo venant de l'Asie pour coller aux règles de diversité qui s'imposent actuellement ?


La véritable diversité - celle qu'on veut - dans la littérature ne peut émerger que naturellement, portée par des auteurs libres de créer selon leur vision et leur expérience du monde. Elle doit être le fruit d'une expression authentique plutôt que d'une obligation contractuelle.


Car en fin de compte, la création littéraire n'est pas une équation à résoudre, mais une exploration à vivre.



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